5 septembre 2008
5
05
/09
/septembre
/2008
19:34
Le franquisme et ses exactions sont encore profondément ancrés dans la mémoire d'une bonne partie du peuple espagnol qui aimerait enfin voir un réel recensement de tous les disparus de cette période noire de son histoire.
Une période qui n'est vraiment pas si lointaine que ça. Il faut savoir que même dans les années 60, alors que chez nous se préparait notre mai 68, les espagnols eux, rasaient les murs, se méfiaient de tous et surtout de leurs voisins car les murs avaient des oreilles, des oreilles qui ne craignaient pas de dénoncer un voisin soit-disant communiste pour pouvoir lui piquer, une fois ce dernier envoyé dans les camps de Franco, ses biens.
Combien de morts a fait le franquisme? c'est ce que veulent savoir les espagnols et savoir comment sont morts les membres de leur famille car il faut savoir qu'une simple dénonce justifiait une arrestation immédiate sans plus aucune nouvelle pour les siens.
Une période qui a plongé pendant plus de trente ans un pays dans l'obscurantisme le plus total et une répression énorme
Un article intéressant de lavanguardia.es qui nous explique donc qu'un juge a décidé de prendre sur lui la tâche de répertorier tous les fusillés, dusparus et enterrés durant la guerre civile espagnole ET durant toute la période du franquisme, une lourde tâche qui posera la question de savoir si la justice espagnole sera à même de gérer la chose sachant ,qu'entre autre, certains des délits entreront dans le cadre de la loi d'Amnistie de 1977 Le PSOE est totalement favorable dès lors que la droite evidemment est beaucoup plus hostile à la démarche
Quant à savoir ce qu'en pensent les espagnols eux-mêmes, un sondage fait valoir que les espagnols sont très partagés, le risque étant grand de faire remonter à la surface des rancunes et peut-être même des idées de vengeance. Réactualiser un passé aussi douloureux est-il opportun? Le journal ABC fait valoir que le Ministre de l'Intérieur considére que cette démarche n'a pas pour but de réouvrir d'ancienne blessure mais plutôt d'essayer de les refermer pour toujours. Comme le dit le journal Marianne, le franquisme a pris visage humain mais les espagnols auront encore beaucoup de chemin à faire pour se libérer du conditionnement d'une telle dictature, ce que l'on appelle l'inconscient collectif fait encore des vagues à l'heure actuelle.
Quand un peuple est brimé, cassé, meurtri, enchaîné il faut pouvoir lui offrir la possibilité d'exulter sa colère, il faut lui trouver un bouc émissaire qui à défaut d'être une sorcière sera un animal mais peu importe le peuple exultera pendant des dizaines d'années sur de soit disant fêtes populaires qui ne sont en fait que des soupapes de sécurité à l'origine de millions de cadavres d'animaux mais qui ramènent ensuite le peuple dans la ligne droite de la bonne conduite du franquisme, une lobotomisation de tout un peuple qui commence à s'éveiller à une nouvelle conscience
Les choses changent en Espagne et peut-être que parce que c'est un pays qui commence à s'ouvrir au respect qui se doit à l'animal c'est lui qui nous permettra de nous rattrapper nous-mêmes à temps, avant qu'il ne soit trop tard.
Published by LN Verdier
-
dans
Articles de presse