En 2005 la FAPA (Federación de Asociaciones de Protección Animal), a dénoncé le fait que, en Espagne, après chaque saison de chasse, plus de 50 000 lévriers étaient éliminés par différents moyens: pendus, brûlés vifs, noyés, empoisonnés ou simplement battus à mort. Et bien nous sommes témoins d’un miracle puisque quatre ans après, selon le gouvernement espagnol, cela n’a plus lieu.
D’habitude, les “galgueros” utilisent leurs chiens durant les périodes cynégétiques et ensuite, pour des raisons pratiques et économiques, ils se débarrassent de l’animal sans se soucier du degré de souffrance généré par la méthode mais en visant plutôt l’efficacité et le coût minimum du procédé, d’où l’emploi de feu, eau, cordes, bâtons ou tout autre outil ou substances qui ne reviennent pas cher. Mais nos politiques affirment que ces méthodes ne sont plus d'actualité et que les propriétaires des animaux leurs octroient une retraite paisible après les services rendus à leurs maîtres.
Mars 2009: une centaine de lévriers sont découverts pendus dans une décharge dans la commune de Villatobas (Toledo). Maintenant, il s’avère que l’information était une intox et que les photos n’étaient qu’un simple montage, car il se trouve que les mandataires espagnols assurent que la maltraitance et la mort des galgos est une coutume du passé et qu’elle est éradiquée dans notre pays.
Et qui dit galgos, dit aussi podencos, les autres petites créatures, compagnons de misère et d'infortune des chasseurs, de ceux qui changent de fusil si le leur est abîmé, ou de bottes si elles sont cassées ou de chien si celui-ci est malade, blessé, vieux ou juste inefficace : il n’est plus son meilleur ami et ne représente qu’un fardeau que l’on devra nourrir et maintenir. Mais bon, cela n’est pas vrai non plus, en tout cas, d’après nos dirigeants.
D’ailleurs, les plaintes permanentes sur les chiens issus de l'entourage des chasseurs qui apparaissent agonisants, mutilés ou avec de terribles blessures, sont inventées de toutes pièces, et bien sûr, il est également faux de dire que ceux qui survivent, remplissent les perreras (où ils seront rapidement sacrifiés) ou les refuges qui ont à peine les moyens de les récupérer et de les maintenir. Les horribles images montrant le terrible état de ces animaux, qui ne sont parfois que des sacs d'os décharnés et les constantes nouvelles d’apparitions d’animaux moribonds ou assassinés, ne sont d’après les politiques, de fantasmes des citoyens et des médias et que tout cela fait partie d’un mensonge organisé. Or, on pourrait remplir des pages entières avec toutes les informations qui accréditent ces faits même si dans les hautes sphères politiques, ils n’hésitent pas à en parler au passé.
Pourquoi je vous raconte tout cela ? Et bien parce qu’à travers les différentes campagnes d’adoption menées par des particuliers et des collectifs, des milliers de chiens espagnols, en particulier des galgos et des podencos ont été recueillis ces dernières années dans plusieurs pays européens, destination où ils finissent par échouer après avoir connu l’enfer en Espagne et duquel quelques chanceux ont fini par réchapper. Bien que la majorité n’y parvienne pas –ils sont si nombreux !!!- et que l’Espagne soit devenue un cimetière creusé par la main de l’homme, comme toujours, les « pires ennemis » du chien.
Et maintenant, le gouvernement belge a voté une loi qui entrera en vigueur le 1 Octobre de cette année et qui interdit l’entrée de chiens étrangers dans leur territoire, chose que pourra également décider la France en fermant ses frontières aux chiens provenant d'Espagne. Etant donné la situation extrêmement sanglante des galgos, la Belgique pourrait faire une exception avec cette race et permettre qu’elle soit toujours accueillie dans ses foyers. Afin de jauger dette option, le gouvernement belge s’est mis en contact avec le gouvernement espagnol afin de savoir à quel point le sort des galgos en Espagne justifiait cette exception de la nouvelle loi.
Et c’est là que cela devient stupéfiant, écœurant, indignant et incroyable : les représentants espagnols les ont informés qu'aujourd'hui, cette race ne souffre aucun type de dommage ou d'abus et qu'ils n'étaient pas non plus assassinés. Que tout cela était de l’histoire ancienne et que le traitement que ces animaux recevaient en Espagne était respectueux et adéquat. Voilà ce qu’a osé invoquer l’Etat espagnol.
Je comprends que nos politiques aient besoin de vendre une image idyllique du pays, nous savons tous comment sauver les apparences en Europe, image fondamentale afin de recevoir des fonds, qui du coup, peuvent servir à subventionner la tauromachie par exemple. Mais entre une stratégie d'opportunisme politique et le mensonge il y a une abîme, remplie de cadavres de galgos, de podencos et autres races de chiens, dont une bonne partie a fini là des mains de chasseurs sans scrupules qui tuent par diversion un sanglier ou un chevreuil ou qui posent des pièges et des appâts et qui n’ont également aucun scrupule pour se débarrasser de leur chien qui était devenu un fardeau inutile.
Quiconque voudra vérifier ce que j’avance n’a qu’à visiter les sites des associations telles que SOS Galgos ou Galgos Sin Fronteras, en plus de nombreux autres sites étrangers qui décrivent quelle est l'épouvantable situation des galgos en Espagne. Avec des cordes autour de leur cou et pendus aux arbres, leurs dépouilles brûlées au fond d’un bidon ou d’un baril, décomposés auprès de leurs excréments et de leur vomissures après avoir été forcés de boire de l’eau de javel ou toute autre substance mortelle, avec de terribles blessures et l'amputation de l’un de leurs membres…ces images, réelles pour tous, sauf pour certains de nos hommes politiques, sont la preuve qu'en Espagne, les galgos subissent toujours tout type de torture et que la grande majorité est sauvagement assassinée.
On ne pouvait attendre grand chose de la part d’un gouvernement qui avait promis de rédiger une loi pour la protection animale lors de sa campagne et qui n’a pas respecté sa promesse, un gouvernement, qui consacre des millions d’euros afin de soutenir économiquement les corridas ou qui admet la déclaration d'intérêt touristique pour les festivités lors desquelles l'attrait principal est le martyre et la mort d'un animal, nous ne pouvons pas attendre beaucoup d’initiatives qui viseraient à légiférer efficacement pour le respect de ces êtres vivants et la protection de leurs droits. Mais, maintenant, l’attitude indécente des politiques n’est pas due à une omission ou à du laisser-aller, mais elle est déterminée par un fait irréfutable: ils mentent; la situation des galgos en Espagne qu’ils ont montré au gouvernement belge est tout simplement un mensonge aberrant.
Le pire de cette acte vil, ce n’est pas l’hypocrisie ou le fait qu’ils n’aient absolument aucun scrupule à faire semblant de gérer et de prêter attention à une situation qui ne correspond pas du tout à la réalité, mais qu’en plus, le résultat de cette misérable farce politique aura comme résultat que des milliers de galgos seront privés d’une seconde chance pour profiter enfin d'une existence paisible après avoir réussi à échapper à la souffrance et à la mort dans notre pays, un pays particulièrement sans pitié quand il s'agit des animaux. Nous continuerons à sauver des galgos maltraités et moribonds mis dans cet état par des chasseurs dans la plupart des cas, mais à cause du mensonge et de la malhonnêteté de nos politiques, nous ne pourrons plus les envoyer à des citoyens européens désireux de leur fournir un nouveau foyer.
La fermeture des frontières aux chiens qui avaient trouvé une famille à l’étranger est une véritable atrocité car beaucoup de gens n’arrivent pas à croire qu’en Espagne, ces animaux soient traités aussi cruellement et avec autant de sadisme et pour cette raison, ils sont prêts à les accueillir et à les traiter avec toute la tendresse et les soins qu’ils méritent. Mais des pays comme la Belgique, qui on ne sait pour quelle raison, décident de fermer l’unique porte de sortie qu’avaient ces animaux et le dernier espoir qui restait pour cette race dont la situation, ainsi que celle des podencos, est désespérée et qui ne s'arrange pas à cause des politiques espagnols qui mentent en prétendant que ces atrocités appartiennent au passé.
Il est possible que ces écrits ne parviennent pas aux hommes d’Etat belges mais il sera lu par certains citoyens espagnols et ils devraient tous savoir que les messieurs que nous avons élus pour nous représenter se servent du mensonge pour sauver leur image au sein de l’Europe. Car en Espagne, on continue d’assassiner et de maltraiter les galgos comme bien d’autres races d’ailleurs. Les photos des corps pendus sont une raison suffisante pour que ces individus qui vivent de la politique aient honte du degré de dépravation auquel ils sont arrivés afin de garder leur poste. Les relents de leur corruption morale est aussi insupportable que celle des corps des galgos en décomposition, un nombre très élevé jusqu’à aujourd’hui et qui ne va pas aller en s’arrangeant. A moins que, par compassion, face à la terrible situation de tous ces chiens et par indignation face à des hommes politiques qui n’hésitent pas à mentir, nous soyons capables de faire part au gouvernement belge l’état réel de cette situation en Espagne. Face à des élus menteurs et hypocrites, la seule solution pour les citoyens est de démontrer la sincérité dont leurs élus sont dénués.
Julio Ortega Fraile
www.pacma.es
www.findelmaltratoanimal.blogspot.com
AFFAIRE DES CENT GALGOS PENDUS