Traduit du texte de Marité déléguée Séville de Galgos112
par M-Helene verdier
Trésorière et co fondatrice de GEE
Pour certains il s’agit d’un clic de souris. Pour d’autres, un “entrée” et voilà le don effectué ou bien un “j’aime” et voilà sa collaboration. Mais pour bien d’autres il s’agit de bien plus que ça, il s’agit d’un engagement. Et c’est de cela dont je veux parler aujourd’hui, de l’engagement que chacun d’entre nous faisons dès lors où nous ouvrons les portes de nos maisons à un chien abandonné. L’engagement de ramasser un et mille fois ses pipis, ses cacas, durs, mous, malodorants ou bien ses “non caas” et “non pipis”, des heures à leur apprendre à faire leurs besoins attachés à leur laisse.
L’engagement quand nous ne dormons pas durant des mois veillant sur la douleur de quelques os fracturés, pour une respiration qui se fait attendre, pour un coeur qui a du mal à battre, pour une infection qui ne regresse pas.
Un serment que nous respectons en silence, qu’ils reconnaissent sans que l’n ait à le faire à haute voix, un serment de “ai confiance en moi car je ne te laisserai pas souffrir seul”, bien que nous ne puissions pas éviter sa souffrance.
Il ne s’agit pas d’affection, il ne s’agit pas d’amour, il s’agit de responsabilité et de compréhension, c’est lutter pour un droit que nous devons à ces animaux, le droit de vivre sans douler et mourir sans souffrance. Le droit à une mort digne et une vie sans peurs car c’est ce que nous voulons également pour nous autres.
En tant qu’humains adultes, avec le droit de prendre nos décisions, nous choisissons de sauver un chien à qui l’on a enlevé tous ses droits. La question étant, ont-ils eux-mêmes ce même droit de choix?
Quelquefois non, et quelquefois ce chien qui a vécu l’indescriptible jouera de malchance pour ce qui sera du choix de la personne qui devrait le sauver de son malheur et ce pour tomber entre les mains de mégalomaniaque avec des problèmes d’affectif et qui prétend compenser sa frustration dans le monde des humains par une affection inconditionnelle pour un animal qui n’a pas eu le droit de choisir son destin. Trop de cas, trop de chiens abandonnés pour une seconde ou même une troisième fois.
“Je le rends car mon affection n’a pas suffi”, “reprends-le car mon conjoint ne le veut pas à la maison”,”le chien dehors car dedans il s’oublie” et mille autres excuses tout aussi stupides, toutes aussi irresponsables, malchance pour un chien nait avec des stigmates, malchance qui est également de notre responsabilité.
C’est frustrant et très douloureux de laisser sa peau à sauver un chien du pire de son destin pour le voir ensuite tomber entre les mains d’un irresponsable qui finira par déséquilibrer le pauvre chien ou qui transformera un bon chien soumis en crétin et ce à cause d’une “affection” mal maitrisée.
Nous sommes nombreux à être indignés par le traitement reçu par des chiens pour lesquels nous nous sommes démenés, blessés par une frivolité inutile et je veux, aujourd’hui, parler au nom de la sensibilité de quelques gens qui ne regardent pas si le chien est beau ou laid, en bonne santé ou malade, s’il pisse ou ne chie pas et encore moins où il le fait et mieux encore s’il a peur ou non, s’il poursuit les chats ou non, s’il s’entend bien avec d’autres chiens ou pas, juste ouvrir sa porte à cet être sans défense qui a besoin d’aide.
J’ai mal de voir que sur la balance le confort pèse davantage que l’affectif, tant de temps pour se rendre compte que l’on ne peut rien pour ce chien? Par chance, ce genre de personne ne concerne qu’une minorité pour laquelle le dénominateur commun est l’ignorance et le confort, certains voulant que par un coup de baguette magique le chien se transforme immédiatement en un chien parfait. Quand on sait que nous-mêmes qui sommes rationnels nécessitons des années pour surmonter un choc psychologique, comment peut-on leur demander à eux de le faire en un jour? Je crois que les gens ne savent même pas ce que c’est que d’adopter un animal car s’ils étaient plus conscients du fait qu’il s’agit d’aider un animal, ils feraient plus d’efforts. Connaître le passé d’un chien devrait motiver une personne pour l’aider mais encore faudrait-t-il savoir si cette personne a les capacités requises pour apporter son aide à un animal qui en a besoin.
Je pourrai apporter encore bien plus de commentaires sur ce sujet mais je pense que ce sera suffisant pour que toute personne qui voudra recueillir ou adopter un chien maltraité et abandonné puisse avoir un peu plus de réflexion. Que de s’accorder des médailles style “j’ai un chien sauvé de la maltraitance” c’est très snob mais ça n’aide aucunement le chien et nous autres nous sommes là pour les animaux. C’est vrai que l’on parle d’une minorité mais c’est déjà trop si cela suppose plus de souffrance et cela suffit à ce que nous élevions la voix et à ce que nous nous refusions à ce que cela se reproduise encore et encore. Si nous les sauvons c’est pour que leur vie change et sûrement pas pour changer la vie d’un humain, l’humain devra s’être préparé à cette démarche.
Je veux remercier tous ces bénévoles, familles d’accueil et adoptants qui luttent tous ensemble avec leurs chiens sauvés jusqu’à leur offrir une vie digne et je le fais parce que, en ce qui me concerne, savoir qu’il y a des gens qui ont des priorités qui vont plus loin que leur nombril, plus loin que leur portefeuille, plus loin que leur coeur, savoir ça m’apporte de la joie dans ma vie. Merci à tous mes compagnons de Galgos112 pur être aux côtés des chiens et ce malgré tous ces gens idiots.